8 mois ont passé depuis le début du confinement. Au fil des mois, les intervenant(e)s et les résident(e)s se sont adaptés, mais se sont également vus imposer bien des mesures sanitaires. François Lecompte, coordonnateur à la Résidence Pie-IX, a accepté de nous donner un aperçu du quotidien de son équipe et de ses 9 résidents.

« 8 mois déjà… c’est long ! On est passés par des montagnes russes d’émotions, et par plusieurs ajustements ». Heureusement, il n’y a pas eu d’hospitalisation chez les résidents, et pas de conflits majeurs dans groupe, même en passant beaucoup plus de temps ensemble. Les centres de jour et les écoles sont encore ouverts, ce qui donne l’occasion de sortir. Plusieurs trouvent cependant difficiles d’être éloignés de leurs familles qui vivent à l’extérieur de Montréal.

La plupart sont casaniers et leur quotidien a peu changé. Mais d’autres avaient une vie très active, beaucoup de déplacements, une vie sociale occupée ; les nouvelles règles sont plus difficiles à accepter pour eux. Lorsqu’on leur demande de se limiter aux « sorties essentielles », certains ont bien de la difficulté à s’y résigner. Les visites sont interdites.

« On explique toutes les recommandations, mais dans la vraie vie, les gens font ce qu’ils veulent, on n’a pas le contrôle là-dessus. L’équipe s’inquiète pour les résidents, et pour leur propre famille; les intervenants ont peur que ça se répande, ils sont très nerveux. On a toutes les protections individuelles requises, a eu 3 rencontres avec le CIUSSS et on a appliqué leurs recommandations ; plexiglas à mettre entre nous et les résidents dans le bureau, port de lunettes, de masques, de jaquettes au besoin.

On est équipés, mais ça nuit à la proximité avec les résidents. Nous sommes une famille à la Résidence Pie-IX, et tout ça, ça met une distance entre les intervenants et les résidents. On ne peut plus donner une petite tape amicale sur l’épaule, ou jouer ensemble à l’ordinateur. C’est moins humain, moins chaleureux, ça dénature un peu l’essence de notre travail, surtout dans une petite résidence comme la nôtre. Nos intervenants ont l’habitude de dire « Je m’en viens à la maison ! » mais en ce moment, c’est plus difficile de maintenir l’ambiance familiale.»

Le coordonnateur souligne que certains aménagements mis en place par l’organisme lui rendent la vie plus facile ; le télétravail lors des tâches de bureau lui permet de souffler un peu. Les outils de télécommunication maintiennent les liens dans l’équipe, que ce soit pour ventiler, s’encourager ou simplement faire savoir qu’on est là pour l’autre. Les formations peuvent également se faire à distance.

François et son équipe vivent la situation au jour le jour. Mais ils commencent déjà à réfléchir au temps des Fêtes de leurs résidents. Évidemment, rien ne sera comme d’habitude. Mais ils feront le maximum pour préserver ce lien familial qui les unit.