Depuis 7 ans, Edine est intervenante dans un service résidentiel du Mûrier. Elle est également membre du conseil d’administration, représentant les employ·és de notre organisationDe l’Afrique de l’Est jusqu’au Jalon, nous vous racontons son parcours hors de l’ordinaire.  

Des expériences de vie formatrices

Edine est originaire de Djibouti, un petit pays de l’est de l’Afrique, voisin de l’Éthiopie, de l’Érythrée et de la Somalie. Là-bas, elle raconte avoir été très tôt en contact avec la maladie mentale, puisque son oncle et son cousin vivaient avec la schizophrénie. « C’est un sujet très tabou en Afrique de l’Est, les familles n’en parlent jamais, certaines mettent leurs enfants dehors parce qu’ils sont malades. Ceux qui vivent avec une maladie mentale sont hospitalisés de longues années, parfois toute leur vie. » Une situation qui la mettait en colère, malgré son jeune âge; à 9 ans, c’est elle qui amenait la nourriture à son oncle hospitalisé.  

Au Québec, Edine a occupé le poste de préposée aux bénéficiaires pendant quelque temps. Elle adorait son travail car il rejoignait ses valeurs; “D’où je viens, les personnes âgées sont la priorité numéro un, elles sont nourries, lavées et soignées par les membres de leur famille; en fait, j’ai été préposée très tôt dans ma vie! » Cependant, après avoir été témoin de gestes de maltraitance envers des aînés sur son milieu de travail, Edine a cherché à se réorienter pour aider les gens autrement. Et si c’était les personnes vivant avec un trouble de santé mentale? 

Des opportunités de progression de carrière au Mûrier 

Au Mûrier, elle a d’abord soumis sa candidature au poste de surveillant·e de nuit. Au départ, elle faisait du remplacement dans tous les services résidentiels, afin de connaître toutes les ressources. La résidence Le Jalon, réservée aux femmes, l’avait particulièrement attirée: « La mission du Jalon m’a interpellée. Comme c’est très tabou dans mon pays d’origine, je ne savais pas que les femmes aussi pouvaient vivre avec la schizophrénie. Ça m’a touchée, j’ai eu envie de travailler auprès d’elles. »  

Après avoir travaillé souvent la nuit au Jalon, Francis Messier, le coordonnateur des Appartements Papineau, lui a recommandé d’appliquer sur le poste d’intervenante de soir. « Francis m’a dit qu’en travaillant de soir, je pourrais me faire offrir des remplacements de jour la fin de semaine. J’avais soif de travailler de jour! Il m’a formée, conseillée et encouragée à persévérer. 4 mois après avoir obtenu le poste d’intervenante de soir, j’ai eu un poste de jour au Jalon. » Son souhait a été exaucé!  

D’intervenante accompagnatrice, Edine a éventuellement été promue intervenante référente. Elle a donc la responsabilité du plan d’intervention et de fixer les objectifs des résidentes par rapport à leurs activités, rendez-vous, médication, hygiène, etc. La coordonnatrice du Jalon, Guylaine de Tonnancour, lui lève son chapeau : « J’apprécie grandement le travail d’Edine. Elle n’avait pas de formation directement liée au poste mais dès le départ elle était très ouverte à apprendre. Aujourd’hui elle a l’expérience et les compétences nécessaires pour être intervenante référente. Elle est loyale, empathique et fiable, et elle veille au grain sur les résidentes. » 

Nomination à titre de représentante des employé·es au conseil d’administration 

Il y a 2 ans, le poste de représentant·e des employé·es au conseil d’administration s’est libéré. Francis Messier l’a encouragée encore une fois à tenter sa chance: « Il m’a dit “tu es quelqu’un de bon cœur, tu serais bonne dans cette position.” Ça m’a donné confiance. J’ai appris au fil du temps ce que ça impliquait comme responsabilités. J’en ai retiré de belles expériences positives. Je comprends mieux comment Le Mûrier fonctionne comme organisation, en-dehors du fonctionnement interne du Jalon. Je suis très contente d’être avec vous! » 

Guylaine de Tonnancour renchérit : « Edine est intéressée et à l’affût de ce qui est annoncé dans le CA, et elle transmet ensuite l’information à ses collègues. Si elle reçoit un mandat pour le CA, elle le fera pour le bien de l’ensemble des employé·es.» 

En plus de ses tâches d’intervenante référente, Edine occupera son mandat au sein du CA jusqu’à la prochaine Assemblée générale annuelle, en juin 2022.  

Merci Edine pour cette implication, et pour ton travail de tous les jours auprès des résidentes du Jalon.