Notre tournée des services résidentiels du Mûrier se poursuit en compagnie de Gordon Donnelly, le président de notre conseil d’administration; en juillet, nous avons visité le Toit Vert, un milieu de vie permettant aux résident·es d’expérimenter la vie en appartement avec l’accompagnement adapté des intervenant·es sur place.
Au Toit Vert, le cheminement vers l’autonomie
Le Toit Vert est une résidence de transition, où les résident·es développent les compétences requises pour habiter dans un milieu moins encadrant. Les 28 appartements de type studio sont destinés à des adultes présentant différentes aptitudes en termes d’autonomie.
Les résident·es y apprennent à faire l’épicerie, un budget, entretenir leur studio, à gérer leur médication et leurs rendez-vous. Pendant leur séjour – sans échéance, quoique la durée moyenne soit de deux ans – certain·es retournent à l’école, trouvent un travail ou intègrent un programme d’insertion socioprofessionnelle.
Au sous-sol éclairé par la lumière naturelle de fenêtres en forme de hublots, les cuisiniers Jean-François et Normand préparent 5 jours par semaine un repas complet à l’Atelier, qu’on peut manger à la salle à manger attenante, devant la télé au salon du rez-de-chaussée, ou dans son studio.
Des intervenant·es bienveillant·es qui veillent au grain
Les intervenant·es assurent au Toit Vert une présence continue, afin d’offrir aux résident·es un soutien adapté à leurs besoins. Gordon a fait la rencontre de Gina Cerino, coordonnatrice au Toit Vert, de Flora Jacques, intervenante depuis 17 ans, ainsi que de Roxane Pelletier, intervenante depuis 5 ans et nouvellement représentante des employé·es au sein de notre conseil d’administration.
Grâce à elles, Gordon a pu en apprendre davantage sur leurs tâches et leur quotidien : « Le milieu de vie est d’une organisation exemplaire. J’ai été impressionné par les systèmes rigoureux qui ont été mis en place par l’équipe pour assurer le suivi de chaque résident·e, de façon individuelle et personnalisée, tout en valorisant l’autonomie de ceux et celles qui ont la volonté et la capacité de l’assumer. Le calme et la sérénité des lieux m’ont marqué; cet endroit est paisible, même si ça ne doit pas toujours être le cas. » Une ambiance que l’on doit assurément aux efforts combinés des intervenant·es, des résident·es et des cuisiniers de l’Atelier.
La pénurie de personnel impacte aussi les intervenant·es du Mûrier
Les intervenantes ont également abordé l’un des plus grands défis qu’elles rencontrent ces derniers mois dans leur emploi en santé mentale : la pénurie de main-d’œuvre. Bien que la pénurie concerne tous les secteurs, elle touche plus durement des milieux comme le nôtre, où on répond aux besoins de personnes vulnérables. Nos intervenant·es relèvent ce défi tous les jours, mais parfois, en plus de leurs 2 quarts de travail sur le plancher par semaine, ils et elles doivent mettre de côté leurs suivis cliniques pour répondre à des besoins ponctuels qui sortent de leurs tâches habituelles, comme prendre la pression d’un·e résident·e à la demande du médecin, désinfecter des plaies, ou aider aux tâches ménagères d’un·e résident·e qui vit des difficultés, etc.
Pendant notre visite, une des intervenantes a d’ailleurs dû nous quitter brièvement, le temps d’aller discuter avec un résident qui allait sortir alors qu’il paraissait désorganisé. Comme il ne répond pas pour l’instant aux critères d’hospitalisation, les membres de l’équipe se relaient pour veiller sur son bien-être et sa sécurité.
Ce défi de taille n’a pas laissé Gordon indifférent; « La direction a su mettre en place des outils, par le biais d’un service centralisé des ressources humaines, afin de minimiser les impacts de cette réalité. Le conseil d’administration doit appuyer la direction dans le développement d’outils supplémentaires, ça me semble tout à fait crucial pour veiller au bien-être des employé·es et à la qualité des soins aux résident·es. »
Gratitude et humilité
Cette tournée du président a pour but de rapprocher les administrateurs et administratrices bénévoles du Mûrier de la réalité de notre milieu, après 2 ans de pandémie à devoir se tenir à distance. Que retient Gordon, au terme de sa visite?
« De prime abord, le don de soi et le dévouement de l’équipe est total et sans équivoque. Elles font leur travail avec cœur, et l’empathie qu’elles expriment envers les résident·es est exemplaire. C’est une vocation qui exige de ces personnes, presque exclusivement féminines, des qualités d’altruisme et de bienveillance, bien au-delà de ce que possède le commun des mortels. Leur capacité supérieure à s’adapter face aux situations complexes et changeantes exige une grande créativité, un souci du détail et une rapidité d’exécution hors du commun. Ces personnes réalisent des exploits à tous les jours, et nous devons avoir de la gratitude envers elles. Je suis ému de ma rencontre avec ces personnes exceptionnelles, et j’ai la certitude que les résident·es sont entre bonnes mains. Cette visite m’a rendu humble. »
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