Le Mûrier est fier de contribuer à un projet de recherche interdisciplinaire qui permettra d’évaluer les impacts d’une saine alimentation chez les personnes vivant avec la schizophrénie.

L’étude pilote, menée par une équipe de recherche du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CR-IUSMM) constituée notamment de Dre Tania Lecomte (psychologie), Dr Emmanuel Stip (psychiatrie) et Pr Ahmed Jérôme Romain (kinésiologie), a officiellement commencé au début de janvier.

Tout au long du mois de février, en plus du menu régulier, 300 repas et presque autant de collations seront concoctés selon les principes de l’alimentation méditerranéenne anti-inflammatoire dans la cuisine de notre Fabrique à bouffe de la rue Papineau.

L’intérêt grandissant du rôle de la nutrition sur la santé mentale

L’instigatrice du projet, Dre Tania Lecomte, dont les travaux portent généralement sur l’amélioration des traitements et services offerts aux personnes vivant avec un trouble mental grave, explique qu’elle a commencé à s’intéresser au mouvement de la psychiatrie nutritionnelle en 2021.

Le système médical occidental, qu’elle qualifie de très parcellaire, engendre souvent une division des aspects de la santé mentale, de la santé physique et des symptômes alors qu’ils sont pourtant interreliés. Des liens ont été démontrés, par exemple, entre le sommeil ou l’exercice physique et la santé mentale. Elle ajoute que, plus récemment, la communauté scientifique a commencé à s’intéresser aux impacts de la nutrition sur la santé mentale, principalement auprès d’une population atteinte de dépression, et il a été possible de démontrer une diminution des symptômes et une amélioration de la qualité de vie de ces personnes avec trois semaines de diète anti-inflammatoire.

Cependant, il n’y a pas à ce jour de données quant à l’impact d’une saine alimentation chez les personnes vivant avec la schizophrénie. Dre Lecomte et son équipe cherchent donc à évaluer si des changements alimentaires pourraient permettre à ces personnes d’éprouver moins de symptômes de la maladie, de se sentir mieux, voire leur donner la possibilité de diminuer la prise de certains médicaments qui, on le sait, peuvent entrainer divers effets secondaires néfastes.

Un déroulement méticuleusement planifié

Dix personnes participent à l’étude pilote qui tentera, par le biais de plusieurs indicateurs et moyens, dont des questionnaires et des entrevues, de documenter les liens entre le microbiote et les neurotransmetteurs, de même que les processus inflammatoires. Pendant un mois, elles s’alimentent comme elles le font habituellement et, l’autre mois, elles devront, tout en continuant de manger à leur faim, consommer exclusivement la nourriture préparée par le Mûrier, qui a bénéficié du soutien d’une nutritionniste membre de l’équipe Du Pr Romain pour l’élaboration du menu.

Toute la nourriture — d’une valeur d’environ 600 $ — étant fournie, les personnes participantes n’auront rien à cuisiner ou à acheter pendant cette période. De plus, elles bénéficieront de l’accompagnement quotidien d’une étudiante à la maîtrise qui coordonne le projet, Mme Charlène Lavoie-Perreault.

En quête de preuves prometteuses

Pour Dre Lecomte, qui croit énormément au projet pour avoir elle-même modifié son alimentation en ce sens, plus l’impact de la saine alimentation sera documenté, plus le discours encourageant les changements de comportement sera convaincant. Ainsi, si les hypothèses de recherche de l’équipe s’avèrent, il serait envisagé de solliciter plus de fonds afin de mener une étude de plus grande envergure.

Nous souhaitons un bon succès à l’équipe !

 

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