Suite au départ de Gordon Donnelly, qui a cédé sa place de président cet automne, le conseil d’administration a nommé M. Pierre Mercier. Bien que ce dernier se soit joint à notre conseil d’administration il y a seulement un an, son histoire avec Le Mûrier a débuté il y a plus de 30 ans! On vous raconte ce qui l’a ramené auprès de notre communauté.

Coup de coeur professionnel en début de carrière

C’est à 20 ans que le parcours de Pierre croise celui des personnes vivant avec un trouble de santé mentale. Il était alors éducateur spécialisé à l’hôpital Robert-Giffard, aujourd’hui connu sous le nom de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Un emploi d’été l’a amené à travailler dans un camp de jour destiné à cette clientèle; « Dès le départ, je me suis senti très interpellé et très confortable avec ces personnes. À l’époque, c’était le tout début du développement des ressources de réadaptation à l’extérieur des murs des institutions. Ces nouvelles structures ont permis d’inclure ces personnes au coeur de leur parcours de rétablissement et de les responsabiliser en les intégrant à la notion de gestion participative. Ce fut un un changement très positif et c’était également très valorisant pour moi d’y prendre part. »

Développer les services résidentiels du Mûrier

En 1988, Pierre se joint au Mûrier à titre de coordonnateur des services résidentiels. Notre organisme n’existait alors que depuis 3 ans; on n’avait qu’un seul service résidentiel en soutien au centre de crise l’Entremise, et un programme de pré-employabilité.

Dès son arrivée, il s’attèle à la mise en place de deux foyers de groupe à vocation transitoire qui ouvrirent leurs portes en novembre 1988 et janvier 1989, l’un pour de jeunes adultes, et l’autre pour les plus de 30 ans. En 1996 ont suivi deux services résidentiels que nous connaissons toujours aujourd’hui, les premiers studios et la première cuisine des Appartements Papineau, ainsi que la Résidence Pie-IX, cette dernière étant destinée aux personnes plus âgées. L’équipe a ensuite ouvert Le Jalon en 1998, la première résidence au Québec à desservir les femmes vivant avec un trouble de santé mentale et des problématiques liées à la justice.

Que retient-il de son parcours au Mûrier, dont il a quitté la direction générale en 2003 ? « Au Mûrier, la chose dont je suis le plus fier, c’est la reconnaissance que nous avions pour la qualité de nos services. Je suis également heureux d’avoir travaillé à la gestion participative du Mûrier; en valorisant la responsabilisation des membres du personnel, en les impliquant beaucoup dans la gestion clinique et administrative de l’organisme, ils et elles s’y reconnaissaient et on avait une bonne rétention du personnel.» C’est avec bonheur qu’il a retrouvé l’essence de cette orientation chez le directeur général et l’équipe de direction aujourd’hui en place.

La retraite sonne son retour parmi nous

Après 15 ans au Mûrier, Pierre a occupé pendant 16 ans des postes à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, d’abord en tant que gestionnaire (chef de différents services) puis de directeur adjoint au programme Santé mentale de l’Est de l’Île de Montréal. Il a pris sa retraite en 2019… mais ensuite?

« J’ai eu envie de m’impliquer auprès du conseil d’administration parce que cette valeur de gestion participative est encore ultra présente. C’est selon moi ce qui fait le succès de cet organisme. Je pense que le Mûrier tire bien son épingle du jeu car les gens participent, sont intéressés, et ont développé un grand sentiment d’appartenance envers Le Mûrier. »

Quelles orientations souhaite-t-il adopter avec le conseil d’administration? Il reconnaît tout d’abord la pertinence et la qualité des services qui ont été mis en place, notamment au niveau du logement et de la sécurité alimentaire, dans une approche fondée sur les déterminants de la santé. Il se soucie aujourd’hui de la situation précaire dans laquelle se trouve notre clientèle :

« Nous vivons en ce moment une période de bouleversements majeurs; il faut consolider ce qu’on a bâti et penser à ce qu’on peut mettre en place pour soutenir davantage les personnes en situation de vulnérabilité. Au niveau de nos équipes, la direction a proposé des augmentations salariales pour demeurer compétitifs, conserver et recruter des ressources compétentes, et le conseil d’administration soutient cette orientation. J’espère que la situation me permettra aussi d’aller rencontrer en personne le comité de direction et les membres du C.A. pour mieux saisir leurs préoccupations et intérêts et qu’on analyse ensemble ce qu’on fera dans l’avenir. »

Souhaitons la bienvenue à Pierre dans son rôle de président du conseil d’administration, et remercions chaleureusement Gordon Donnelly pour son implication et son dévouement envers notre organisme et sa communauté.