À l’occasion du dîner de Noël de la Résidence Pie-IX, était invité le nouveau président du conseil d’administration Pierre Mercier, nous avons fait la rencontre d’un résident au sourire accueillant et aux habits éclatants, prénommé Harold. Il désirait depuis longtemps nous parler de son milieu de vie et des personnes avec qui il le partage. C’est donc avec grand plaisir que nous lui donnons la parole.  

Sa vie avant la Résidence Pie-IX

Harold est né en Haïti, et il est arrivé à Montréal au début de l’âge adulte. Après avoir bâti sa vie ici, il est rentré en Haïti pour se marier, puis son épouse l’a éventuellement rejointe au Québec, où ils ont eu des enfants.  

À un certain moment, sa vie a basculé, et il s’est présenté à l’hôpital pour recevoir de l’aide. Après y avoir reçu un diagnostic de trouble de santé mentale, il dit avoir eu un parcours difficile pour se trouver un hébergement qui répondait à ses besoins:  

« Je suis passé par 4 ou 5 endroits avant d’arriver ici. Ailleurs, je n’avais pas la possibilité de m’exprimer; ce n’était pas vivable! Quand je suis arrivé ici, le premier jour, c’était chaleureux, je me suis senti bien. Au fur et à mesure, je me suis dit que je me sentais mieux ici, que ça restait chaleureux! ». C’était il y a 5 ans. Encore aujourd’hui, lorsqu’il raconte ce constat, on entend l’étonnement et la joie dans sa voix. 

Se rebâtir au sein d’une nouvelle « famille »

Dans la bouche d’Harold, le mot qui revient le plus souvent, c’est « famille ». La sienne tout d’abord, car ses enfants et leur bien-être ont une importance capitale pour lui. Puis celle qu’il s’est reconstitué à la Résidence Pie-IX, où il semble s’épanouir:  

« Je me sens bien ici, c’est vraiment une petite famille. On fait tout pour nous garder heureux et bien. Les intervenants, c’est impeccable. Tout ce qu’on veut, si c’est raisonnable, on pourrait nous le donner. On nous respecte, je les respecte aussi. Nous avons la possibilité de communiquer, de se comprendre; si tu veux quelque chose, tu peux le dire. Si tu fais quelque chose, on te le dit; la communication, c’est la base.» 

Avec les autres résidents, Harold a également développé de belles affinités. « Nous sommes 3 Haïtiens, on peut faire de la nourriture créole: on cuisine des sardines, des légumes…un peu de sel, un peu de piquant, il faut que ce soit bon! » Est-ce que les autres résidents osent goûter? Avec entrain, il nous répond: « Je fais aussi des spaghettis, ils en mangent, de la sauce aux oignons, ils en mangent…Tout le monde ici en mangent! Ils aiment la nourriture! » 

D’où lui viennent ses connaissances et son amour de la cuisine? « C’est ma mère qui m’a montré à cuisiner, ça m’a aidé en arrivant ici. J’étais seul, savoir cuisiner ça sauve de l’argent! » On devine que ça lui permet aussi de conserver des liens avec sa culture d’origine, et de tisser des liens avec les autres.  

Geneviève Tétreault, intervenante à la Résidence Pie-IX, en témoigne: « Harold est un homme très chaleureux, il a une bonne relation avec les autres. Sa force réside également dans son désir de conserver une certaine autonomie au sein du foyer de groupe. Il aime se faire à manger, gère lui-même son budget, est capable d’économiser pour se faire des réserves.  

Il est aussi très familial; il parle à ses enfants toutes les semaines. Garder le contact avec ses enfants, ça l’aide aussi dans son rétablissement, car ils sont extrêmement importants dans sa vie. » 

Le souhait de rester à Pie-IX

Tous nos services résidentiels sont offerts sans bail, pour la durée souhaitée par la personne et déterminée par ses besoins. Les services y sont offerts 24 heures sur 24 et couvrent la préparation des repas, l’accompagnement dans toutes les sphères de la vie, la fiducie au besoin.  

Lorsqu’on aborde l’avenir avec Harold, son souhait est très clair : « C’est mon terminus ici! Est-ce que je vais rester ici pour la vie? Je me dis que c’est le bon Dieu qui m’a amené ici, je m’y sens bien. De tous les endroits où je suis passé, il n’y a pas de comparaisons avec ici. »  

Ce fut un plaisir d’échanger et de partager un repas avec Harold, les résidents et intervenant·es de Pie-IX et le président du conseil d’administration. Ça fait aussi chaud au cœur d’entendre une personne aussi heureuse d’avoir trouvé un chez-soi qui répond à ses attentes.