Face aux enjeux et aux réalités qui touchent les 140 résidents et résidentes de deux immeubles sur Papineau, les organismes et organisations qui y travaillent se sont réunies il y a un an afin de rassembler leurs forces et mieux coordonner leurs services. Les actions qui ont été posées jusqu’à présent sont porteuses d’espoir pour l’avenir. Le Mûrier, qui accompagne 32 résident·es regroupé·es aux Appartements Papineau, fait partie de ce comité; nous voulons aujourd’hui vous dévoiler quelques réalisations et projets nés de ces rencontres.

Papineau: un état des lieux

Les immeubles Papineau sont situés avantageusement près de tous les services, au cœur de Montréal, ce qui permet aux résident·es de profiter de la mixité sociale. Les personnes de tous âges qui habitent dans ces studios abordables vivent pour la plupart avec un trouble de santé mentale ou de développement neurodéveloppemental, et sont accompagnées de près ou de loin par des organismes comme le nôtre, tout en ayant un certain niveau d’autonomie. Plusieurs organismes occupant cet immeuble géré par la SHAPEM sont présents depuis plusieurs années, parfois plus de 20 ans: notamment Maison Le Parcours, la Maison l’Échelon, ainsi que le Mûrier.

Par le passé, ces organismes et différents gestionnaires de l’immeuble et du réseau de la santé s’étaient réunis, plus d’une fois, mais sans être en mesure d’aller au-delà de l’identification des besoins. Cette cohésion qui manquait s’est développée de manière exponentielle pendant la pandémie; les nécessités et préoccupations communes, une incursion du crime organisé entre les murs et les besoins criants de notre clientèle à risque pendant la crise sanitaire ont mis la table pour tisser des liens plus solides et mettre nos forces en commun.

Une belle collaboration entre les acteurs et actrices de changement

Ce nouveau comité s’est formé avec les organismes précédemment nommés (La Maison l’Échelon, Le Mûrier et la Maison Le Parcours), ainsi que la SHAPEM, le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal et le CIUSSS de l’Est-de-l’île-de-Montréal. Sophie Deleuil-Millette, organisatrice communautaire du CIUSSS du Nord, a coordonné et animé les 6 rencontres qui se sont tenues en 2022. Les membres ont également signifié leur désir d’inviter autour de la table tous les organismes impliqués dans la vie des résident·es: le CRDI-TED, Dollard Cormier et Habitation Papineau qui ont des locataires, mais également les partenaires externes, comme Suivi communautaire Le Fil, Diogène et le Centre de ressources et d’action communautaire de la Petite-Patrie, qui offrent des services à certain·es résident·es. Des discussions ont même été entreprises avec le Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie, responsable du parc Montcalm et du local communautaire La Place, situés en face des immeubles.

Pour s’occuper des services offerts aux quarante locataires-résident·es qui ne requièrent pas de soutien de la part d’un organisme de l’immeuble, mais aussi pour faire le pont avec les organismes, prendre connaissance de leurs besoins et les relayer à qui de droit, la SHAPEM a embauché au printemps 2022 un agent de milieu et organisateur communautaire qui se nomme Jean-François Lamontagne.

Ensemble, ils et elles abordent les défis principaux qui les touchent au quotidien: l’entretien du bâtiment, la qualité de la communication dans différents contextes, et, d’un point de vue plus global, leur désir d’améliorer la vie communautaire des résident·es et intervenant·es.

Des résultats concrets

Au niveau de l’entretien des immeubles, diverses stratégies ont été tentées afin d’améliorer l’état des aires partagées; corridors, entrées, escaliers. C’est finalement l’embauche d’un nouveau concierge par la SHAPEM qui a donné les meilleurs résultats. Les résident·es sont également concerté·es afin qu’un effort commun soit fait en ce sens.

Un problème avec le système de chauffage à eau chaude a nécessité la participation de tous et de toutes: jusqu’à son remplacement complet par un système électrique d’ici à la fin du mois de janvier 2023, des chaufferettes, couvertures et sacs de couchage ont été distribués cet hiver. Un plan d’urgence et de relocalisation a aussi été élaboré en collaboration avec les CIUSSS du Nord, de l’Est et du Centre-Sud et le service des incendies, et les organismes se sont réparti les visites quotidiennes à tous les studios.

Le tout s’est fait avec une belle cohésion, grâce aux travaux du comité qui ont amélioré la communication entre les organismes et à la coordination assurée par Jean-François.

Au niveau de la vie en communauté, le prêt de la salle communautaire par le Mûrier a réjoui les résident·es des autres organismes et les locataires autonomes. Des activités sociales (cafés causeries, diffusions des matchs de hockey, fêtes) y sont organisées régulièrement, ce qui initie des rencontres et brise l’isolement.

La prise en charge de l’agent communautaire de la SHAPEM des locataires autonomes, et les liens qu’il a tissés avec les résident·es et intervenant·es des différents organismes, facilitent également la communication et la transmission d’informations. Ces relations favorisent l’harmonie et la qualité de vie des résident·es.

Une vision commune

Dans le cadre de leurs travaux, les membres du comité tentent de développer une vision d’avenir commune, pour préserver ce lieu de vie unique et en améliorer la qualité. Tous et toutes visent le bien-être des résident·es.

Les membres ont bien d’autres projets pour Papineau; au cours de l’année, nous vous présenterons les différentes personnes et les organismes qui participent au succès du comité.